D’après l’histoire biblique, Judas, pris de remords après avoir de Judas, devenu ensuite l’arbre de Judée. Originaire des rivages de la Méditerranée et de la mer Noire, cette essence a depuis été plantée dans nombre de régions. Cet individu, âgé de près de 150 ans (ce qui est remarquable pour une essence à la durée de vie s’établissant plutôt autour d’une centaine d’années), est un des fleurons du parc arboré du château d’Espeyran, entre Costières et Camargue gardoise. Il se caractérise par une allure un peu touffue, un tronc tortueux à l’écorce presque noire et des branches irrégulières ramifiées dès leur
base. Sa floraison spectaculaire d’un beau rose violacé, caractéristique de l’espèce, recouvre le tronc et les branches d’abondantes fleurs papi-lionacées, et signe chaque année la fin de l’hiver. Ces fleurs parfumées et mellifères, solitaires ou en bouquets, qui apparaissent avant les feuilles sur les rameaux de l’année passée, sont très attractives pour les insectes. À l’automne, les longues gousses plates rouges, puis brunes à maturité, et persistant longtemps après la chute des feuilles, offre d’innombrables
graines aux oiseaux. D’arbre de la désespérance, l’arbre de Judée est devenu arbre d’abondance.
Rattaché à
La carte des arbres de France
Ce chêne à la symétrie quasi parfaite et de forme pyramidale est à la fois une rareté et une fierté locale. Clément Lefebvre et son épouse, le jeune couple propriétaire, ont fort à faire avec l’entretien de ce domaine récemment acquis, mais ils ne manquent heureusement pas d’amour pour les arbres et la nature. Le soin avec lequel ils ont préparé le chêne pour que les prises de vues soient les plus réussies possibles en témoigne. Ils me renseignent sur le fait que le chêne n’a visiblement jamais été élagué et que ce n’est pas la taille qui explique donc cette forme très originale pour un représentant de son espèce. En plus de deux siècles d’existence, il a été témoin de trois guerres et de l’occupation des deux châteaux alentour. Il en aurait bien des histoires à raconter…
Rattaché à
La carte des arbres de France
La longévité de cet arbre demeure une énigme. Il subsisterait en Seine-et-Marne une dizaine d’ormes adultes (toutes espèces indigènes confondues) miraculeusement épargnés par la graphiose, dont l’orme lisse de Crouy-sur-Ourcq. Dans les années 1920, la graphiose de l’orme, une maladie fongique, apparaît aux Pays-Bas et se diffuse en Europe. Ces arbres connaissent alors une régression généralisée, au point que les vieux et gros spécimens ont aujourd’hui quasiment disparu. On se rassurera en pensant que l’orme lisse est l’une des espèces d’ormes qui semble la moins touchée par la maladie, mais il n’est reste pas moins que celui-ci est un survivant. À ce titre, il a été classé « arbre remarquable rescapé » par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement 77 en 2005. Quelle joie de le découvrir en excellente forme, harmonieusement développé et vigoureux, avec ses belles veinures variant du brun au rouge !
Rattaché à
La carte des arbres de France
Ce frêne pleureur normand s’est affranchi : un pontage avec un gourmand a entraîné la disparition de sa silhouette initiale. Le bourrelet de greffe est toujours bien visible et l’anastomose de la charpentière greffée avec le gourmand est véritablement inhabituelle dans cette proportion. Il en résulte un arbre fier et majestueux, qui est visité par une abondante faune de passage – des chouettes et des hiboux, des pics, des sittelles et des rougegorges… – et attentivement surveillé au quotidien par des juments de course, réparties dans plusieurs écuries tout autour. La ferme est un ancien presbytère et ici, à Gouffern-en-Auge, on faisait jadis les préparations aux mariages, raconte Fabienne Pyr, la propriétaire. « C’est pourquoi je le surnomme l’arbre aux amoureux, s’amuse-t-elle. J’aurais pu tout aussi bien l’appeler l’arbre aux curieux, car nous sommes près du Haras du pin, le plus ancien des haras nationaux français, qui attire de très nombreux visiteurs. Quand je suis arrivée en 2019, les gens avaient pris l’habitude d’entrer pour admirer l’arbre, car il y avait un petit panneau ‘‘ Bienvenue ’’ sur la façade ! » Le panneau a été retiré, mais les amoureux des arbres sont toujours les bienvenus, à condition de sonner !
Rattaché à
La carte des arbres de France