À la fois abri et source de nourriture pour nombre d’insectes, d’oiseaux et de petits mammifères, ce platane dressé au centre du parc du château du Mayne, à Barsac, se détache avec majesté sur fond de collines de l’Entre-deux-Mers. Il se murmure que, sans lui, les vins de Sauternes, issus des vignes du domaine, n’auraient pas la même saveur… C’est du moins ce que nous confie Gilles Bourjade, son propriétaire, persuadé qu’avec la petite population animale qu’il héberge et la grande ombre qu’il porte sur la vigne, ce platane joue un rôle crucial et contribue à la maturité du raisin. Celui-ci tient sûrement, pense-t-il, en grande partie aux chants des oiseaux (les trilles des étourneaux en particulier) qui exercent sur la vigne un effet bénéfique. Un véritable atout pour la production en culture biologique. C’est une très belle façon de voir et de ressentir les choses. Ce jour-là, alors que les prises de vues s’enchaînent, l’alouette lulu qui chante non loin semble acquiescer.
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Houppier haut et corps courbé, ce chêne pédonculé contemple des siècles d’histoire. Situé sur le domaine de l’ancien château de Pont-sur-Seine, il a très probablement vu défiler d’illustres personnalités, dont le prince de Saxe, Letizia Ramolino (la mère de Napoléon Ier), ou encore Jean Casimir-Perier, Président sous la Troisième République. Peut-être même a-t-il entendu quelques secrets d’État chuchotés à son pied… En 1814, sa jeunesse l’aurait sauvé de la destruction du château par le prince de Wurtemberg lors de la campagne de France. Bien que reconstruits, château, parc et jardins seront ensuite abandonnés du fait de l’implantation du canal et du chemin de fer qui viennent découper le domaine. Impassible, le chêne a traversé l’histoire (toujours) belliqueuse des hommes pour devenir aujourd’hui un véritable monument. Aujourd’hui, la première vision qu’il offre est celle de son reflet dans l’eau, puisqu’il est installé au bord d’un grand bassin. Il
nous invite alors à lever les yeux pour le découvrir dans toute sa splendeur, trônant au bout d’une allée verdoyante.
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On dirait qu’il nous tend ses multiples bras pour nous conter l’histoire des lieux. Le chêne de la Reine Jeanne, non loin du château du même nom, à Vence, est réputé pour sa taille imposante et sa longévité. Il est un véritable outil pédagogique pour les enseignants, qui y amènent régulièrement leurs classes pour rappeler l’importance de préserver la nature. Il est aussi un symbole local, le témoin silencieux de l’histoire et de l’évolution de la commune. Depuis le Moyen Âge, c’est un lieu historique, il y avait ici un village au XIIIe siècle.
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Cet arbre appartient à l’espèce ayant nourri
pendant des centaines d’années les groupes
humains implantés dans la région. La mémoire
collective a fixé sa gratitude en le dénommant
« l’arbre à pain ». De plus, son fruit est aussi
une nourriture adaptée à l’élevage traditionnel
des porcs.
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Le concours de L’Arbre de l’année n’est pas un concours de miss ou de mister, mais au petit jeu de l’esthétique pure, il faut bien l’admettre, le chêne de Tombebœuf pourrait faire des ravages. Il a la silhouette parfaite et harmonieuse de l’arbre qui a grandi sans manquer d’eau, ni de soleil, ni d’espace, au beau milieu d’une prairie verte, avec la compagnie des vaches. Symétrique, doté d’un port majestueux, équilibré… Ces mots reviennent souvent dans la bouche de ses admirateurs. Ce chêne possède la forme idéale, celle de l’arbre que les enfants dessinent d’instinct. Si les vaches l’ont longtemps sculpté en mangeant les tiges et les feuilles accessibles, lui donnant au fil du temps l’aspect particulier d’un champignon, il dépose à présent ses branches au sol, sûr de sa force et de sa beauté. Roger Monchany, son propriétaire, né dans la ferme toute proche et qui a toujours vécu auprès du grand arbre, tire désormais un fil en périphérie pour le préserver des sabots et de la dent du bétail. Tout en bienveillance.
Aux alentours
Le lac de l’Escourou offre d’excellentes conditions d’observation des oiseaux en automne, lors de la migration. Les niveaux d’eau étant alors très bas. On pourra donc y observer nombre de limicoles (bécasseaux, chevaliers, barges, gravelots…), avec parfois quelques espèces rares, comme le bécasseau rousset et le chevalier stagnatile.
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Ce frêne pleureur normand s’est affranchi : un pontage avec un gourmand a entraîné la disparition de sa silhouette initiale. Le bourrelet de greffe est toujours bien visible et l’anastomose de la charpentière greffée avec le gourmand est véritablement inhabituelle dans cette proportion. Il en résulte un arbre fier et majestueux, qui est visité par une abondante faune de passage – des chouettes et des hiboux, des pics, des sittelles et des rougegorges… – et attentivement surveillé au quotidien par des juments de course, réparties dans plusieurs écuries tout autour. La ferme est un ancien presbytère et ici, à Gouffern-en-Auge, on faisait jadis les préparations aux mariages, raconte Fabienne Pyr, la propriétaire. « C’est pourquoi je le surnomme l’arbre aux amoureux, s’amuse-t-elle. J’aurais pu tout aussi bien l’appeler l’arbre aux curieux, car nous sommes près du Haras du pin, le plus ancien des haras nationaux français, qui attire de très nombreux visiteurs. Quand je suis arrivée en 2019, les gens avaient pris l’habitude d’entrer pour admirer l’arbre, car il y avait un petit panneau ‘‘ Bienvenue ’’ sur la façade ! » Le panneau a été retiré, mais les amoureux des arbres sont toujours les bienvenus, à condition de sonner !
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Perché sur une colline boisée de la montagne Noire et adossée aux ruines d'une chapelle péromane, ce hêtre arbore fièrement ses épaules de centenaire. De grosses branches émanent de son tronc massif, constellé de mousses vertes et de lichens gris. Il émane de la puissance. Laetitia Souloumiac connaît l'arbre depuis son enfance. A l'occasion de ce concours, elle creusa leur passé respectif et fit une étonnante découverte. Elle apprit, non sans une certaine stupéfaction, que ses ancêtres avaient vécu tout près de l'arbre. Ces recherches ont révélé un lien insoupçonné. Est-ce qu'un arbre peut faire partir d'une famille ? Oui assurément.
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Dans le jardin Élisée-Reclus qui se trouve sur la promenade du Soleil, à Menton, il
(du nom d’une baie située à l’entrée de Brisbane, dans le Queensland) est planté
sur la Côte d’Azur. Mais avec des températures qui descendent rarement sous les
10 °C en hiver et qui ne dépassent pas les 30 °C en été, Menton bénéficie d’un climat
idéal pour accueillir toutes sortes d’espèces tropicales et subtropicales. La ville s’est d’ailleurs
fait une spécialité des arbres exotiques : quelque 200 arbres particulièrement remarquables y
sont recensés. D’ailleurs, notre figuier n’est pas vraiment seul : dans le square des États-Unis,
il y a deux autres figuiers australiens, tout aussi impressionnants, également âgés d’environ
150 ans, précise Gérard Piazza, en charge des jardins d’exception et du patrimoine arboré de la
ville. Il y en a même d’autres dans divers jardins de la ville, mais celui qui nous intéresse ici est
particulièrement majestueux : son tronc et ses racines aériennes sont spectaculaires. Dans cet
attrait pour les essences exotiques, il y a une recherche esthétique, mais pas seulement. En effet,
depuis quelques années déjà, le palmier, plante phare des littoraux azuréens, est attaqué par le
charançon rouge, avec des pertes conséquentes malgré l’utilisation de traitements biologiques.
La ville a lancé un diagnostic pour connaître les essences, intégrer de nouveaux végétaux sans
perturber la cohérence du paysage et remplacer progressivement les palmiers.
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La longévité de cet arbre demeure une énigme. Il subsisterait en Seine-et-Marne une dizaine d’ormes adultes (toutes espèces indigènes confondues) miraculeusement épargnés par la graphiose, dont l’orme lisse de Crouy-sur-Ourcq. Dans les années 1920, la graphiose de l’orme, une maladie fongique, apparaît aux Pays-Bas et se diffuse en Europe. Ces arbres connaissent alors une régression généralisée, au point que les vieux et gros spécimens ont aujourd’hui quasiment disparu. On se rassurera en pensant que l’orme lisse est l’une des espèces d’ormes qui semble la moins touchée par la maladie, mais il n’est reste pas moins que celui-ci est un survivant. À ce titre, il a été classé « arbre remarquable rescapé » par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement 77 en 2005. Quelle joie de le découvrir en excellente forme, harmonieusement développé et vigoureux, avec ses belles veinures variant du brun au rouge !
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Il est l’un des symboles de la ville de Montrichard Val de Cher, qui le protège officiellement depuis 1979. Ce ginkgo, labellisé Arbre remarquable de France en 2002, est jumelé à celui du parc des Muses de Molenbeek-Saint-Jean, en Belgique. Il partage avec lui d’évidentes similitudes, dont une circonférence de plus de 4,5 mètres et un âge estimé à 150 ans. Le ginkgo est l’unique survivant d’une famille d’arbres apparue à l’ère primaire et qui a connu son apogée à l’époque des dinosaures. Il s’agirait de la plus ancienne espèce d’arbre connue, qui n’a pratiquement pas évolué depuis des millions d’années. Sa culture est séculaire dans les monastères en Chine, d’où il a été importé vers le Japon et la Corée autour du XIIe siècle, avant d’être introduit en Europe au XVIIIe siècle. On raconte que les premiers exemplaires de France ont été ramenés en 1780 par un riche montpelliérain qui les avait acquis à Londres au prix exorbitant pour l’époque de 25 guinées les cinq pieds d’un même pot (soit l’équivalent de 40 écus d’or le pied). D’où le surnom d’arbre aux quarante écus qu’on lui attribue aujourd’hui.
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