On le voit de loin quand on approche du domaine du Haut-Vernay, mais c’est véritablement à son pied que l’on découvre les dimensions extraordinaires de ce cèdre du Liban. Il est comme un bouquet d’arbres, une cépée de huit troncs qui montent vers le ciel, à près de 30 mètres, presque à vouloir chatouiller les nuages. Sa circonférence approche les 7 mètres à hauteur d’homme, mais tutoie les 10 mètres à la souche, au niveau du collet. « Il était bien plus grand avant », me confie Philippe Soulassol, le propriétaire. « Quand nous avons acheté la maison, qui n’était plus habitée depuis des années, le cèdre avait vraiment pris ses aises, il recouvrait pratiquement toutes les toitures et il a fallu évidemment le contenir, car il mettait en péril les bâtiments. C’est ainsi que trois grosses charpentières ont été coupées, il y a une trentaine d’années, et des haubans ont été posés à différents endroits, il y a dix ans. » Aujourd’hui, c’est un arbre très équilibré, il trône dans la cour en forme de U et son houppier est très aérien : il fait la joie et la fierté de ses propriétaires. Il a été classé « arbre remarquable » en 2018. Situé en pleine nature, entre bois et champs, le domaine accueille beaucoup d’oiseaux : des mésanges, des pigeons, des tourterelles… Tout ce petit monde ailé profite largement du cèdre, y compris la nuit, car on retrouve régulièrement au sol des pelotes de réjections et des fientes de la chouette effraie. Les fouines aussi s’en donnent à cœur joie, avec tous ces troncs et branches à grimper et dévaler.
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La carte des arbres de France
En cours de restructuration grâce à la Maison botanique de Boursay (Loir-et-Cher), ce chêne de Nort-sur-Erdre abrite de nombreux insectes et oiseaux. Il dévoile un aspect tortueux. Ses couleurs tournent grisâtres l’hiver et vertes du printemps à l’été. On lui connaît un petit frère, juste à côté, lui aussi en cours de restructuration pour reformer des arbres têtards, nommés aussi trognes. Les trognes sont le résultat de la coupe du tronc à une certaine hauteur pour provoquer le développement de rejets que l’on récolte ensuite à divers usages. Ils sont en régression en France du fait de l’évolution des pratiques agricoles. Ainsi, la mécanisation toujours plus importante conduit notamment au recalibrage des haies. Leur conservation n’en est donc que plus importante. Les propriétaires, qui viennent d’arriver sur le terrain, sont aux petits soins. Rendez-vous dans quelques dizaines d’années pour apprécier le résultat de leurs efforts…
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