2025 L'élu de Pecheret - Chêne Occitanie Beduer — Concours de L’Arbre de l’Année

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

L'élu de Pecheret - Chêne

Occitanie

  • Description

    Circonférence de 3,62 m Hauteur : environ 20 Estimation âge : 360 ans

  • Esthétique

    Il a un aspect majestueux, s'élevant vers le ciel avec une droiture imposante. Son écorce est marron et ses feuilles d'un vert éclatant sous les rayons du soleil.

  • Histoire

    Il ne figure sur aucune carte. Mais ceux qui croisent sa présence ne l’oublient jamais. Dans un jardin secret du hameau de Pécheret, à Béduer, se dresse un chêne majestueux, impressionnant comme une cathédrale silencieuse, calme comme un vieux sage, profond comme la terre du Quercy. Je n’étais qu’un passant, un inconnu, quand je suis venu visiter cette demeure. Ce n’était qu’une étape, une recherche parmi tant d’autres. Mais quelque chose s’est produit. Je l’ai vu, lui. Et c’est comme si le monde s’était tu. Son tronc large et imposant, ses branches puissantes, sa silhouette majestueuse et paisible, son silence mystique... Tout en lui disait : « Ne cherche pas plus loin, tu es arrivé. C’est ici, c’est chez toi. » Je n’ai pas choisi ce lieu. Le chêne m’a choisi. Depuis ce jour, je vis sous sa protection. Il ne parle pas, mais ses feuilles murmurent quand je passe. Elles frémissent légèrement, comme un souffle de bienvenue, comme s’il me reconnaissait encore. Peut-être qu’il était déjà là quand les derniers tailleurs de pierre quittaient le château de Béduer, autrefois fief médiéval et forteresse de mémoire. D’autres affirment qu’il aurait vu passer les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, longeant les chemins calcaires à l’orée des bois de Quercy et offert de l'ombre aux paysans de jadis. Ce chêne n’est pas un arbre, c’est un témoin du temps : des guerres, des deuils, des rires, des saisons, des naissances, des absences. Il est une mémoire vivante, enracinée dans le calcaire du Causse, comme un pilier planté dans l’histoire. Son écorce est une carte ancienne que je ne sais pas lire, mais je sens que chaque fissure, chaque nœud, contient des secrets. Peut-être même des mains d’enfants disparus qui l’ont un jour enlacé. Quand je m’appuie contre son tronc, je sens son battement lent, comme un cœur ancien. Ses rides d’écorce racontent des histoires que les hommes ont oubliées, mais que lui conserve en silence. Autour de lui, une génération de jeunes chênes pousse. Ce sont ses enfants. Ou peut-être les miens. Car depuis que je suis ici, je vis avec lui, pour lui, et peut-être à travers lui. Il m’apprend ce que les arbres savent : être fort sans arrogance, grand sans domination, présent sans bruit. Il est vivant d’une lumière invisible, de celle qui console sans parler. Ce géant tranquille, enraciné dans le calcaire du Causse,incarne à lui seul l’esprit de Béduer : fort, discret et généreux. Il ne cherche rien. Il est. Et dans ce monde où tout s’agite, il m’enseigne l’essentiel : l’ancrage, le silence, la patience, la paix. Aujourd’hui, je propose ce chêne au Concours de l’Arbre de l’Année. Pas parce qu’il est le plus haut. Pas parce qu’il est le plus vieux. Mais parce qu’il est le plus vrai. Parce qu’il m’a appris que le silence peut aimer. Parce qu’il a fait de moi quelqu’un de plus enraciné, quelqu’un de plus vivant. Ce chêne m’a choisi. Et si j’écris ces lignes aujourd’hui, c’est pour l’honorer. Pour lui rendre ce qu’il m’a donné sans jamais rien demander. Et s’ils te choisissent, toi qui m’a choisi un jour, alors c’est le monde entier qui saura ce que je sais déjà : Que le plus bel arbre de France n’est pas celui qu’on voit le plus… C’est celui qu’on sent, même les yeux fermés.