C’est assurément l’un des doyens de notre pays. La légende voudrait qu’il ait été planté en 911, date de la fondation du duché de Normandie, mais les scientifiques pensent qu’il pourrait être plus âgé encore d’au moins un siècle. Il est donc au bas mot millénaire. Deux petites chapelles superposées y ont été aménagées, la plus ancienne datant de 1696. Il en a connu des vicissitudes. Forcément quand on traverse les siècles, on est exposé aux fureurs de la météo et à celles des hommes : plusieurs fois foudroyé, plusieurs fois menacé d’être abattu… Mais il est toujours là. D’ailleurs, il a soufflé très fort la nuit précédant la réalisation des images : la tempête Aurore a parcouru la Normandie et occasionné de très nombreux dégâts partout dans la région. Le chêne n’a pas bronché. « Il en a vu d’autres ! » me dit un voisin, alors que je déploie mon trépied au petit matin. Les habitants, des érudits, des passionnés des arbres, des personnalités… beaucoup lui ont consacré du temps et de l’amour.
Il est aujourd’hui consolidé par une structure métallique. Avec ses chapelles, son escalier en colimaçon, ses différentes pancartes, ses câbles et protections diverses et variées, il présente une silhouette un peu étrange, mi-arbre, mi-construction. On pourrait le croire sorti tout droit de l’imagination fertile d’un auteur de fantasy. En protégeant ce très vieil arbre, on préserve aussi sa valeur culturelle et historique. Les 30 000 personnes qui viennent le visiter chaque année ne s’y trompent pas. C’est un véritable monument.
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Philippe Roussard se souvient du moment où il est arrivé pour visiter cette maison. « Je n’ai vu que l’arbre, majestueux et imposant ! » On comprend pourquoi : érigé en bordure de la propriété du lieu-dit Champjean, à Brannay, ce chêne pédonculé plusieurs fois centenaire impose sa grandeur et sa prestance. Depuis sa première impression, le jardinier amateur et éclairé a fait du chemin : l’arbre, toujours majestueux et imposant, est désormais entouré d’un jardin magnifique, un délice de fleurs et d’arbustes, où les perspectives étudiées rendent parfaitement hommage au chêne. L’arbre abrite une faune variée au creux de son imposant double tronc : écureuils, pics épeiches, verdiers, mésanges… Une faune qui se retrouve régulièrement sur les images des pièges vidéo que le propriétaire a dissimulés çà et là pour savourer la joie de l’observation de tout ce petit monde. Il souhaite aujourd’hui le faire reconnaître comme partie intégrante du patrimoine local.
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Sculpté par le ciel, le vent et la dent des troupeaux, il a toute l’élégance discrète
et la beauté du chêne de bocage. Le profil rassurant de l’arbre de la campagne,
dans toute sa simplicité et son authenticité. En été, quand le soleil est fort,
il apporte de l’ombre et de la fraîcheur aux petits veaux qui accompagnent
leurs mères à robe rousse au pâturage, et les abrite des pluies diluviennes quand le soleil
s’absente. Ce sont les vaches limousines des Davy, une famille d’agriculteurs qui, comme
des générations de fermiers avant eux, façonne le paysage de cette campagne angevine.
Roger, l’ancien propriétaire de la ferme, assis dans la cuisine, avait un jour longuement
fixé l’arbre du regard au travers de la fenêtre : « Qu’est-ce qu’il est beau ! » Lui qui n’avait
jamais été avare de ses conseils et de son temps pour aider le jeune couple Davy, jeunes
agriculteurs fraîchement installés dans sa ferme vendue, s’en était allé une semaine plus
tard. Depuis ce jour, le chêne est devenu pour la famille le symbole évident de la passation.
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En toile de fond : le Vercors et ses larges vallées panachées de vert. Les formes tourmentées de ce chêne remarquable bordent une petite route qui monte vers un col. Son âge ? Plusieurs
centaines d’années. Cela se voit, qu’il a souffert ; qu’il a résisté aux assauts du temps. Le dernier en date ? La foudre qui, en 1996, endommage son tronc déjà éprouvé par les ans. Alors,
on aide l’ancêtre à se consolider. Les gens du Vercors, la solidarité et la résistance, ça les connaît ! Une petite fille de 11 ans, joliment prénommée Myrtille, passe ses vacances dans la région,
chez ses grands-parents ; il y a dix-sept ans, ses parents firent leurs photos de mariage là, sous le chêne pluriséculaire, dont elle présente la candidature. Comment résister à l’amour ?
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Houppier haut et corps courbé, ce chêne pédonculé contemple des siècles d’histoire. Situé sur le domaine de l’ancien château de Pont-sur-Seine, il a très probablement vu défiler d’illustres personnalités, dont le prince de Saxe, Letizia Ramolino (la mère de Napoléon Ier), ou encore Jean Casimir-Perier, Président sous la Troisième République. Peut-être même a-t-il entendu quelques secrets d’État chuchotés à son pied… En 1814, sa jeunesse l’aurait sauvé de la destruction du château par le prince de Wurtemberg lors de la campagne de France. Bien que reconstruits, château, parc et jardins seront ensuite abandonnés du fait de l’implantation du canal et du chemin de fer qui viennent découper le domaine. Impassible, le chêne a traversé l’histoire (toujours) belliqueuse des hommes pour devenir aujourd’hui un véritable monument. Aujourd’hui, la première vision qu’il offre est celle de son reflet dans l’eau, puisqu’il est installé au bord d’un grand bassin. Il
nous invite alors à lever les yeux pour le découvrir dans toute sa splendeur, trônant au bout d’une allée verdoyante.
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Ce magnifique chêne est situé sur la commune de
Chevingy (Jura), mais dans la forêt de la Crochère
à Auxonne (Côte-d’Or). Il se trouve sur les tracés d’un
parcours de santé et d’un chemin de randonnée.
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On dirait qu’il nous tend ses multiples bras pour nous conter l’histoire des lieux. Le chêne de la Reine Jeanne, non loin du château du même nom, à Vence, est réputé pour sa taille imposante et sa longévité. Il est un véritable outil pédagogique pour les enseignants, qui y amènent régulièrement leurs classes pour rappeler l’importance de préserver la nature. Il est aussi un symbole local, le témoin silencieux de l’histoire et de l’évolution de la commune. Depuis le Moyen Âge, c’est un lieu historique, il y avait ici un village au XIIIe siècle.
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Entre Limagne et Livradois, le pays de Billom s’ordonne harmonieusement
entre cultures et prairies, vallées et collines, un paysage qui rappelle les rondeurs
lumineuses de la Toscane : c’est la « Toscane d’Auvergne ». Le vocable,
dit-on, remonterait à la Renaissance, lorsque la reine Catherine de Médicis
surnomma cette région qui lui rappelait tant sa Toscane natale par ses paysages vallonnés,
la douceur de son climat et son architecture méridionale.
Au coeur de ce pays aux maisons en pisé couleur de moisson coule une petite rivière, le
Madet, qui serpente entre les buttes volcaniques boisées. Aux alentours, de nombreuses
ruines de moulins, des vignes et des jardins en terrasses, des vergers et des châteaux, plus
ou moins marqués par le temps et les hommes, perchés sur des éminences de basalte. Et
puis ce chêne enchâssé dans son rocher de granit creusé d’une cupule. On y imagine volontiers
des rassemblements ancestraux, de paisibles palabres et de secrets conciliabules. Ce
matin, ce sont les membres de l’Association de protection et de la promotion de la vallée du
Madet qui oeuvrent pour « transmettre le témoignage du passé aux générations futures »,
qui s’assoient un instant sous le chêne, comme ils le font régulièrement, à l’abri des feuilles
et des deux troncs, dont l’un porte comme un oeil bienveillant.
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Au coin du feu, les anciens racontent que des êtres étranges veillent, par-delà les âges, à la paix des bocages du Berry. À n’en pas douter, le vieux chêne de Saint-Civran en est un. Marie-Claude, l’historienne de la commune, le sait bien, et s’assied contre lui pour entendre des histoires d’un autre temps. Il était une fois, au pays de George Sand…
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Ce chêne installé en bordure de l’estuaire de la Laïta, à l’entrée du site de Saint-Maurice, une ancienne abbaye cistercienne, invite à l’introspection. Il faut dire qu’à Clohars-Carnoët, il a judicieusement choisi sa place. Avec son tronc massif et sa couronne étalée et tortueuse, il a été le témoin des années sur ce lieu historique, propriété du Conservatoire du littoral depuis 1991. Mais il est aussi et surtout le gardien d’un paysage qui ne laisse personne indifférent, au pied de la rivière qui serpente dans la vallée boisée
au gré des marées et du mouvement des oiseaux, très nombreux ici. Moult fougères épiphytes l’utilisent comme support de vie. Les habitants sont nombreux à s’offrir une pause méditative sur le banc sculpté en forme de loutre, qui évoque le passage régulier de l’animal la nuit au pied du chêne.
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